Endémique de cette île au Sud-Est de l'Australie, le diable de Tasmanie connaît une période difficile.
Touché par deux cancers ultra-rares et mal compris, une fois infecté, l'animal développe d'énormes tumeurs appelés «DFT» (Devil Facial Tumour), littéralement tumeur facial du diable qui ne lui laisse qu'environ 8 mois à vivre, soit à cause de la maladie ou soit à cause de la faim, les tumeurs étant trop grosses au niveau du visage, ce qui l'empêche de manger.
Cet animal qui s'est fait connaître par le personnage de Taz, des Looney Tunes, n'a rien de diabolique, au contraire. Les premiers colons qui arrivèrent sur l'île furent terrorisés la nuit par les cris rauques et angoissants que faisaient l'animal et commençèrent à chasser les marsupiaux. Même si ce n'est pas la cause directe de leur disparition, elle la chasse contribua à leur affaiblissement génétique.
«Les systèmes immunitaires des animaux ayant survécu sont plus fragiles et détectent moins bien les cellules tumorales étrangères, par rapport à d'autres espaces qui ont une plus grande diversité génétique» confie au Figaro Maximilian Stammnitz, du groupe «cancers contagieux» de l'Université de Cambridge et auteur d'une étude parue dans Cell Press.

Se abre ventana de esperanza para un icono australiano en riesgo de extinción Source: Getty
C'est en 1996 que les premiers signes de la maladie apparaissent. Les médecins sont toujours dans l'incapacité de traiter ces cancers, qui se transmettent entre les diables lors de rapports sexuels, ou de bagarres, lorsque le sang ou les muqueuses se mélangent.
Depuis, la population des diables de Tasmanie est estimée à entre 10 000 et 100 000, à 250 000 avant la maladie.
Une équipe de chercheurs de l'Université d'Adelaïde essaie actuellement de lever des fonds pour pouvoir continuer les recherches sur la création d'un traitement.
Chelsea Graham, étudiante en doctorat et le docteur Stephen B Pyecroft utilisent des cellules souches de l'animal pour comprendre la composition génétique des tumeurs, dans l'espoir d'arrêter l'épidémie.

Source: SBS News
«J'ai toujours eu une passion pour les animaux sauvages et en particulier les espèces endémiques de la faune australienne. Je porte aussi un interêt tout particulier dans la recherche contre le cancer et ce projet réunit les deux », explique Chelsea Graham à SBS News.
Les cellules étant seulement accessibles en Tasmanie, l'équipe doit pouvoir financer la recherche, le voyage et le moyen de rester sur place.
Ils ont lancé une campagne, «Pozible», qui a pour but de récolter 5000 dollars australiens, et leur permettrait de continuer leur travail en Tasmanie pour encore une année.
Selon Chelsea Graham, «Les diables de Tasmanie jouent un rôle essentiel dans l'équilible de l'écosystème de l'île. S'il est amené à disparaître, on ne perdra pas simplement un animal, cela aura des conséquence extrêmement grave sur le plan écologique».

Source: SBS News