Chanel est au cœur d'une polémique après avoir abattu des dizaines d'arbres pour un décor de défilé. Mardi 6 mars. C'est le dernier jour de la fashion week. Sous la voûte du Grand Palais, la scène est grandiose : dans des allées recouvertes de feuilles mortes, de mousses et de bûches, se dresse une forêt automnale de chênes et de peupliers. Pour ces quelques heures de défilé, Chanel n'a pas hésité à faire abattre ces arbres, qui l'ont été, a fait savoir la marque, « dans le cadre d'un plan de coupe autorisé ».
The #CHANELFallWinter 2018/19 Ready-to-Wear show. #PFW The full cut on https://t.co/Hwro2eFNjl pic.twitter.com/QjdMwsojvq — CHANEL (@CHANEL) 7 mars 2018
La griffe a dû répondre à France Nature Environnement (FNE), une fédération d'associations écologistes, qui a dénoncé une « hérésie » et, plus largement, « le manque de prise en compte de l'environnement dans l'industrie du luxe ». « Promotion de la diversité des forêts françaises, invitation au retour à la nature, volonté de se donner une image de marque éco-responsable… Quelles que soient les motivations de Chanel, c’est raté, a estimé la FNE dans un communiqué. Car la nature, ce ne sont pas des arbres coupés en forêt, transportés en camion pour être mis en scène, puis envoyés à la benne à ordures. » Plutôt que de transporter la forêt, la FNE s'étonne que la marque n'ait pas trouvé plus original, et surtout plus responsable, de transposer le défilé dans une vraie forêt...
La célèbre maison de couture a réagi à son tour par un communiqué : « Lors de l’acquisition des arbres, Chanel s’est engagé à replanter une parcelle de 100 nouveaux chênes au sein de la forêt ». Pas sûr que cette défense qui fleure bon le green washing suffise à apaiser la colère de ceux qui pensent que la mode les prend pour des bleus.
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