Trente patients en phase terminale à l'hôpital Saint-Vincent de Melbourne seront traités dès avril prochain avec des "magic mushrooms" - champignons "magiques" ou hallucinogènes - dans le cadre d'un essai controversé visant à réduire l'anxiété liée à la mort chez les patients en soins palliatifs.
Cette nouvelle expérience a pris plus d'un an pour être approuvée par le comité d'éthique et les autorités fédérales - et celles des États.
Selon le Dr Margaret Ross, psychologue clinicienne, les patients recevraient une dose unique de psilocybine synthétique, l’ingrédient psychoactif des champignons, qui pourrait débloquer une partie du cerveau et donner aux gens une vision différente de leur situation à l’approche de la mort.
Une dose peut durer six mois ou plus.
À la fin de l’année dernière, des chercheurs de l’Université Johns Hopkins, aux États-Unis, ont constaté que la majorité des personnes souffrant d’anxiété ou de dépression liées au cancer bénéficiaient d’un soulagement important après avoir pris une seule grosse dose de psilocybine.
Six mois après l’étude, 80% des 51 patients analysés présentaient une diminution significative de l’humeur dépressive et de l’anxiété, tandis qu’environ 60% présentaient des symptômes normaux.
L'essai a également révélé que les participants avaient une qualité de vie améliorée, avec 83% rapportant une amélioration du bien-être et 67% indiquant que cette expérimentation était l'une des cinq expériences les plus significatives de leur vie.
Au cours de l’essai, le médicament n’a été administré que dans des environnements contrôlés et sous l’autorité de deux observateurs formés.
Selon l’Hôpital Saint-Vincent, trois patients sur dix en soins palliatifs peuvent vivre une extrême détresse au cours de leurs derniers mois.