Le ministère français des Affaires étrangères a rappelé son ambassadeur à Rome après une série de commentaires des deux vice-premiers ministres italiens, Luigi Di Maio et Matteo Salvini.
"Depuis plusieurs mois, la France fait l'objet d'accusations répétées, d'attaques sans fondement et de déclarations extravagantes", a déclaré le ministère dans un communiqué, les qualifiant d '"inédites" depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Di Maio et Salvini, qui ont formé un gouvernement de coalition populiste l'année dernière, ont critiqué à plusieurs reprises Macron, qui a, à son tour, ciblé leurs mouvements eurosceptiques avant les élections au Parlement européen qui auront lieu en mai.
La tension est montée d'un cran mardi lorsque Di Maio, le responsable du Mouvement 5 étoiles, a révélé qu'il avait rencontré des gilets jaunes en dehors de Paris.
Il a déclaré que l'objectif était de préparer un front commun pour les élections du Parlement européen en mai, tout en vantant sur Twitter que "le vent du changement a traversé les Alpes".
The yellow vest protests are set to resume, according to some within the group. Source: EPA
"Les ingérences les plus récentes constituent une provocation supplémentaire et inacceptable", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
'Un terrible Président"?
Ces tensions entre deux membres fondateurs de l'UE ont commencé peu de temps après que le Mouvement 5 étoiles et les partis d'extrême droite de la Ligue Salvini aient remporté les élections italiennes et formé un gouvernement de coalition en juin dernier.
Macron a critiqué le "cynisme et l'irresponsabilité" du nouveau gouvernement après avoir commencé à empêcher les bateaux de sauvetage transportant des migrants à son bord d'accoster dans les ports italiens et comparé la montée du nationalisme d'extrême droite à la lèpre.
Les combats verbaux ne font que s'intensifier depuis, Salvini qualifiant Macron de "terrible président" le mois dernier dans une vidéo sur Facebook.
"Nous ne voulons pas nous disputer avec qui que ce soit", a déclaré M. Salvini jeudi dans un communiqué.
"Nous ne sommes pas intéressés par les controverses: nous sommes des gens sérieux et nous défendons les intérêts de l'Italie."
Il a appelé les deux pays à trouver une solution, notamment face aux contrôles aux frontières et aux demandes de Rome d'extradition de militants italiens d'extrême gauche vivant en France.
Salvini et De Maio ont particulièrement irrité Macron en soutenant publiquement les gilets jaunes qui sont descendus dans la rue pour dénoncer le coût élevé de la vie et l'indifférence perçue par le gouvernement à l'égard de la France rurale et des petites villes.
Di Maio avait dénoncé le gouvernement français pour sa protection de l'élite et des privilégiés, affirmant qu '"une nouvelle Europe est en train de naître des gilets jaunes."
Le mois dernier, Paris a convoqué l'ambassadeur d'Italie pour protester contre l'accusation de Di Maio selon laquelle la France encourageait l'immigration en Europe "parce que les pays européens, avant tout, n'ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains".
"L'occasion se présentera le 26 mai (aux élections européennes) lorsque les Français seront enfin en mesure de reprendre en main leur avenir, leur destin et leur fierté, qui sont mal représentés par un personnage comme Macron", avait déclaré Salvini.
SOURCE AFP
