En France, le « baby-boom » est en baisse et la maternité tardive devient la norme

Jusqu’en 2015, la Française accouchait d'environ 2,1 enfants, chiffre nécessaire pour palier aux besoins du pays. Par contre, en 2017, le nombre d’enfants mis au monde à baissé jusqu’à 1,88.

Pregnant Woman

Source: Pixabay @alessandraamendess

Ce taux de natalité est le plus bas en France depuis 20 ans, et il est resté au même niveau pendant trois années consécutives, consolidant la dérive.

L’écart entre naissances et décès, que les démographes appellent « l’augmentation naturelle » n’a pas été aussi bas depuis les années 50, selon les données de recensement recueillies par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques).

Le taux de natalité française est resté assez stable pendant la crise financière mondiale, qui a commencé en 2008.

Il a continué à diminuer depuis 2010, une année qui a vu le plus grand nombre de naissances depuis les années 1970. Bien que la France ait le taux le plus élevé de l’union européenne, qui dépasse l’Espagne et l’Italie avec un taux de 1,34 enfants selon le bureau de statistiques Eurostat, il semble que cette tendance vers le bas va continuer.

Même s’il a réduit les allocations familiales versées à ses citoyens, le gouvernement français a longtemps encouragé la croissance de la population par la provision d’avantages et d’infrastructures nécessaires qui soutiennent les mères dans le monde du travail.
Kids playing at a Child Care Centre
Kids playing at a Child Care Centre Source: AAP
Les parents peuvent accéder à des garderies publiques qui offrent des services de haute qualité à des prix abordables. Ils peuvent également obtenir des primes importantes, ainsi qu’un allégement fiscal qui permet à un troisième enfant de bénéficier d’une reduction de prix sur les transports ferroviaires.

Finalement, un couple peut même recevoir une médaille s’ils élèvent quatre enfants ou plus. Introduit dans les années 1940, à l’origine, cette recompense était censée encourager la croissance de la population après les ravages de la deuxième guerre mondiale.

Pourquoi donc les Françaises font-elle moins de bébés ?

La raison la plus probable est qu’aujourd’hui beaucoup de couples décident de fonder une famille plus tard dans la vie. Ce développement voit la France se conformer à une tendance qui domine l’Europe et la plupart des pays développés.

L’allongement des études supérieures, allié à la précarité financière, peut influencer les couples à reporter le fondement d’une famille à plus tard.

Les données de l’INSEE démontrent que le nombre de françaises qui ont moins de 40 ans est en baisse, et que celles âgées de 25 à 29 ans ont moins d’enfants qu’auparavant.

Le phénomène de la maternité tardive augmente depuis l’an 2000, et à l’heure actuelle, l’âge moyen de femmes qui mettent au monde leur premier enfant est 30,6.

Encore une fois la France se conforme à l’exemple de l’Europe, ce qui est démontré dans un rapport Eurostat publié cette année. Ce dernier indique qu’à travers l’Europe en 2016, une femme qui accouchait de son premier enfant avait en moyenne 29 ans.

Quant à la France, beaucoup pensent que l’immigration peut combler le fossé.

Pourtant, bien que, dans un premier temps, les immigrantes ont un taux de fertilité plus élevée comparé à celui des compatriotes dans leur pays d’accueil, dans l’espace d’une generation, les familles immigrantes ont tendance à suivre l’exemple de la population dans le pays adoptif.

Il semblerait donc qu’en France, l’espoir reste avec les mères qui accouchent plus tardivement de compenser le manque de population. Les opinions sont partagées sur la question de pourquoi cela serait peu probable.

Certains experts affirment que si les femmes ont moins d’enfants avant l’âge de 30 ans, il est probable qu’ils auraient moins d’enfants après cet âge.
Photo of Women Walking Down the Street
Photo of Women Walking Down the Street Pille Kirsi @Pexel Source: Pille Kirsi @Pexel
D’autres, comme Gérard-François Dumont, démographe à l’université de la Sorbonne à Paris, se referent au reduction d’investissement gouvernementale dans les garderies et les allocations familiales comme ayant des consequences directes pour le taux de natalité en France.

Encore d’autres experts insistent qu’il s’agit principalement d’une question de choix personnel, et d’un changement de mentalité.

Les statistiques les plus récentes suggèrent que la population française pourrait dépasser celle de l’Allemagne dans les années qui viennent, en dépit de la chute du taux de natalité.

Jusqu’à present, la France reste encore, avec l’Irlande, un des pays les plus fertiles de l’union européenne. Cependant si la tendance actuelle continue, cette position ne pourra peut-être pas être assurée à l’avenir.


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By Estelle Borrey

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