Jean-Max Dumond, 32 ans, est le père de Davensky, un petit garçon de trois ans atteint de mutisme séléctif qui l'empêche de parler correctement et de s'ouvrir socialement. Habitants de Port-au-Prince en Haïti ce père a décidé de créer un robot à partir de - presque - rien; des pièces récupérées d'appareils électroniques comme des téléviseurs, des radios. Il utilise du papier mâché pour décorer le visage du robot et du PVC pour créer les différentes parties du corps. Une enceinte est installée à l'intérieur, connectée en bluetooth et a été programmée grâce à la banque de son Google Now.
Infographiste de formation, il n'a jamais suivi d'études dans la robotique - il n'y en a d'ailleurs pas en Haïti - c'est donc par lui-même qu'il a réussi a créer un robot et qui lui aura coûté environ 52 euros.
"J’ai voulu fabriquer ce robot d’abord en raison de la situation de mon fils : il a 3 ans et parle très peu, il ne s’exprime pas, même à l’école c’est difficile de lui arracher quelques mots… Il avait tendance à répondre par les gestes plutôt que par la parole. Or, nous n’avons pas les moyens de l’emmener voir un spécialiste, donc il n’est pas possible pour nous de le diagnostiquer", a déclaré Jean-Max Dumond selon France 24.

@ Jean Max Dumond/ France 24 Source: Jean Max Dumont/ France 24
"J’avais remarqué qu’il avait tendance à parler avec l’outil de reconnaissance vocale de Google. Je suis passionné de nouvelles technologies et de robotique. Je me suis donc donné pour mission de créer un robot avec lequel il pourrait interagir… Cela m’a pris deux mois pour le fabriquer."
"Deux autres familles m’ont contacté car leurs enfants ont aussi des problèmes pour s’exprimer. Je ne suis malheureusement pas un docteur spécialiste de la petite enfance, et donc je ne suis pas capable de créer des robots adaptés aux besoins de leurs enfants… mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a des besoins ici à Haïti, car les spécialistes sont chers [un orthophoniste coûte en moyenne une trentaine d'euros par heure à Port-au-Prince, et il existe peu de spécialistes."
En Haïti, si l'on parle français, on parle surtout le créole. Jean-Max Dumond regrette que la banque son de Google Now n'offre pas encore cette langue. Il aimerait également construire d'autres robots plus performants, au service de la société. Un robot qui a largement aidé son fils à s'ouvrir aux autres et intellectuellement.
"Je constate beaucoup d’améliorations chez mon fils, on se sert du robot pour lui poser des questions, et l’inciter à répondre. Pour nous, c’est très clair qu’il a fait des progrès, et parle beaucoup plus avec les humains depuis qu’il a ce robot. C’est difficile d’évaluer réellement ce que ça a changé pour lui, mais il est moins introverti qu’avant."

@ Jean Max Dumond/Nofi.fr Source: @Jean Max Dumond/ Nofi.fr
Share
