Réuni pour des entretiens à l'Elysée avant les commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Macron a accueillit Trump sur les marches du palais sous une bruine parisienne où l'ambiance semblait aussi maussade que le temps.
En effet, à peine avoir poser le pied en France, que le président américain lâche un tweet dénonçant les propos «insultants» d'Emmanuel Macron qui avait dévoilé son envie de vouloir créer une «vrai armée européenne».
Assis sur des chaises dorées, Macron s'est alors exprimé tout en tapotant le genou de son homologue en l'appelant parfois «mon ami».
«Nous célébrons ici l'amitié entre nos peuples, nos armées, et la formidable solidarité qu'il y a eu entre nous qui sommes parmi les plus vieux alliés du monde».
«Nous voulons une Europe forte, c'est très important pour nous, et nous voulons tous les deux le faire par le moyen le plus efficace», a de son côté, déclaré Trump.
«Nous voulons aider l'Europe, mais il faut que ce soit juste. À l'heure actuelle, le partage du fardeau incombe en grande partie aux États-Unis».
Ce «partage du fardeau» provient de la demande du président américain qui depuis son éléction accuse ses alliés de l'OTAN de demande des faveurs et de l'argent à la Maison-Blanche lorsque cela concerne la défense.
Macron a fait écho à ces propos, affirmant qu'il souhaitait que l'Europe supporte une plus grande part des coûts de la défense au sein de l'OTAN, ce qu'il a souligné à plusieurs reprises depuis son entrée en fonction, parallèlement aux appels lancés pour que l'Europe développe ses propres capacités militaires.
«C'est pourquoi je pense que mes propositions pour la défense européenne vont tout à fait dans ce sens», a déclaré Macron en anglais.
Après les élections au Congrès américain qui ont vu le pouvoir de son parti républicain érodé, Trump est à Paris pour renforcer l'alliance américano-européenne lors des commémorations de l'armistice.

President Donald Trump has fired back at the French President's calls for an EU army. Source: Getty Images
Les discussions pourraient également porter sur les préoccupations européennes concernant les projets de Trump de retirer les États-Unis de l'accord sur les forces nucléaires de moyenne portée des années 1980 et le renouvellement des sanctions américaines contre l'Iran.
Macron a déclaré à la radio Europe 1 que la «principale victime» du retrait des États-Unis de l'accord INF était l'Europe et sa sécurité.
Le président français, qui avait tenté en vain cette année de dissuader Trump de renoncer à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, s'est également inquiété de l'impact des sanctions sur les entreprises européennes faisant affaire avec l'Iran.
La clairière de l'Armistice
Les commémorations de la Première Guerre mondiale marquent un tournant décisif pour l'ordre libéral d'après-guerre: des populistes anti-immigration aux États-Unis et au Brésil, partageant le pouvoir en Italie et réalisant de solides gains en Allemagne, poussant Merkel à se retirer pour 2021.
Macron a rencontré vendredi la Première ministre britannique Theresa May près de la frontière belge pour tenter de faire avancer un accord sur le Brexit et se souvenir des morts sur les champs de bataille de la Somme.
Samedi après-midi, il visitera la ville de Compiègne, au nord du pays, où l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale a été signé par les Alliés et l’Allemagne dans une voiture à train dans la clairière de Rethondes, le 11 novembre 1918.
Macron rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel sur le site, lors d'une visite symbolisant les liens étroits entre deux pays ayant mené trois guerres entre 1870 et 1945.