Troy Thornton est décédé dans une clinique par euthanasie en Suisse, laissant un message puissant aux politiciens et aux électeurs australiens.
Il souhaitait que la nation réfléchisse profondément au concept de bien mourir, et conteste la notion selon laquelle choisir la mort est une erreur.
Ce pompier âgé de 54 ans est décédé par injection mortelle vendredi soir, heure australienne. Son épouse Christine était là pour lui tenir la main, mais il est décédé sans ses deux enfants adolescents à ses côtés.
M. Thornton souhaitait ardemment pouvoir mettre fin légalement à sa vie chez lui en Australie, avec tous ceux qu'il aimait autour de lui.
L'État du Victoria est le premier à légaliser l'aide médicale à mourir en Australie, Troy Thornton ne remplissait pas les conditions requises.
Sa maladie - l'atrophie multisystémique - est une maladie neurodégénérative progressive. Il n’existe aucun traitement ni perspective de guérison, mais la mort peut prendre des années.
C'est là que les lois du Victoria ne s'appliquent pas, a expliqué M. Thornton.
Il n'a pas pu trouver deux médecins disposés à dire avec une certitude absolue qu'il mourrait dans un délai de 12 mois, ce qui est dans son cas une condition préalable pour accéder à la législation.
Cela lui laissait avec la Suisse une solution pour mettre fin à ses souffrances, sans ses enfants, sa famille élargie et son cercle d'amis fidèle.
"Les médecins m'ont toujours dit 'vous pouvez vivre plusieurs années, mais ... vous finirez par être un légume", a-t-il déclaré à l'AAP, depuis la ville suisse de Bâle.
"Après un moment, cette maladie attaque différents systèmes, en respirant, en avalant. Je finirais par me noyer dans mon propre mucus, c'est ce qui se passe."
Il a qualifié sa maladie de "bête": celle qui enlève tout lentement.
"D'abord, on ne sait pas nager, ensuite, on ne peut pas courir, marcher, jouer au foot avec ses enfants, on ne peut pas surfer, conduire; finalement cela prend votre vie. Ensuite, vous devenez un légume.
"C'est une façon assez sinistre de mourir."
Il a décrit chaque jour comme "comme un jour sans fin", rempli de vertiges incessants, de vision double et de nausées.
"J'en ai juste assez, mais malheureusement, les lois - australiennes-, même si elles constituent un pas énorme dans la bonne direction, ne m'aident pas."
Il a demandé les électeurs australiens à dire à leurs politiciens ce qu'ils veulent quand il s'agit de faire des choix de fin de vie.
"Quand c'est notre vie, nous devrions avoir le contrôle. Nous devrions pouvoir choisir si nous sommes sains d'esprit. C'est ce que j'aimerais dire."
SOURCE AAP