Cette semaine, notre personnage est Boalem Sansal, écrivain algérien né en 1949 à Teniet el Ad. Rien ne le prédestinait à devenir une figure littéraire majeure, mais sa passion et son engagement pour la liberté d’expression l’ont rapidement imposé dans le paysage culturel. Très tôt, Sansal se fait remarquer pour son courage et sa volonté de dénoncer l’islamisme et les dérives du pouvoir tout en défendant les droits fondamentaux.
Son entrée en littérature se fait dans un contexte profondément instable, marqué par la guerre civile algérienne et l’annulation des élections de 1991. Désabusé, il décide d’écrire pour témoigner et dénoncer les injustices. Son premier roman, Le serment des barbares, publié en 1999, ouvre la voie à une œuvre centrée sur la mémoire, la justice et l’identité, tout en restant étroitement liée à la réalité algérienne. Malgré les censures, les critiques et son limogeage en 2003, Sansal refuse l’exil et continue de publier, jusqu’à recevoir le grand prix du roman de l’Académie française pour 2084 en 2015.
Les années suivantes sont marquées par des controverses qui montrent à quel point sa parole dérange. Son voyage en Israël entraîne de vifs débats et, en 2023, ses prises de position lui valent une condamnation à cinq ans de prison dont il sera gracié en 2025. À travers ce destin mouvementé, l’épisode révèle non seulement la force de sa voix, mais aussi les menaces qui pèsent sur la liberté d’expression. L’histoire de Sansal rappelle le pouvoir de la littérature comme outil de résistance et met en lumière le combat d’un homme qui refuse de se taire.
