Pour Babushka Ferenczi, fondatrice et directrice de la troupe de danse Jalwa Dance Company, la pandémie du COVID-19 ne pouvait tomber au plus mauvais moment.
Du coup tous les évènements au calendrier de sa troupe ont été annulés sine die. C’était tout un carnet chargé de grands spectacles et cérémonies dont certains devaient réunir des centaines de personnes.
A cause des mesures de distanciation sociale et au confinement Babushka n’était plus non plus autorisée à donner des classes en studio.
Bien qu’elle préfère le face-à-face, elle a dû vite s’adapter et transférer ses activités sur la toile. Au passage, elle crédite le concours bénévole et efficace de son cercle d’amis pour une transition en toute douceur.
« Le passage au virtuel a été plus tôt aisé. Je ne m’y attendais pas vraiment mais beaucoup de gens m’ont aidée et guidée pas-à-pas tout fait bénévolement. »
Babushka tient à souligner que cette entraide spontanée s’est révélée comme un des aspects positifs du confinement. « Le confinement a permis de ressouder les liens sociaux. »

Babushka Ferenczi - specialiste de danses orientales Source: Supplied
Internet s’est avéré d’autant plus comme une aubaine que la base de ses chorégraphies – danses orientales (Bollywood et Bellydancing) ainsi que les danses latines- se prêtent particulièrement bien à l’apprentissage en ligne.
Mais, d’autres styles que Jalwa Dance Company affectionne comme la jonglerie avec le feu et les voltiges en l’air sont plus difficiles à transposer sur la toile.
Dan notre entretien, Babushka a énuméré aussi d’autres aspects positifs de ce confinement comme le fait qu’il lui a offert assez de temps libre pour pouvoir effectuer des travaux sur son studio et de se remettre à confectionner de nouveaux costumes.
De plus, ça a été l’occasion de se ressourcer et d’équilibrer son alimentation. « Dans la vie d’un artiste souvent quant on termine ses spectacles il n’y a plus rien d’ouvert sauf MacDonald. Maintenant j’ai le temps de faire la cuisine et de manger sain. »
A propos des étudiants, elle précise que ce sont surtout les plus jeunes qui se sont le plus vite et le mieux adaptés à la formation en ligne.

Un spectacle de Jalwa Dance Ccompany Source: Supplied
« Les parents m’envoient des vidéos de leurs enfants en train de se préparer. Ils mettent leurs costumes comme s’ils allaient se produite dans un vrai spectacle. Les enfants adorent se montrer en vidéo.»
Cependant, pour certains adultes, surtout les mères originaires des pays du sous-continent indien, l’adoption du virtuel a nécessité plus d’ingéniosité.
« Les mamans indiennes sont très conservatrices et n’aiment pas trop se montrer en train d’apprendre des pas de danse devant leurs maris ou leurs enfants. »
Babushka avoue aussi qu'en plein confinement les randonnées à moto et les sports du grand air, qu’elle affectionne pendant son temps libre comme la parapente ou l’escalade, lui manquent beaucoup.