Le gouvernement Morrison a promis des réformes en matière de visas qui obligeront 190 000 migrants permanents en Australie à passer "au moins quelques années" dans des zones régionales avant de pouvoir s'installer dans une grande ville comme Sydney ou Melbourne.
Cette décision, préconisée par les nationaux et des groupes de pression tels que la Fédération des agriculteurs, fait partie de la volonté du gouvernement de lutter contre la croissance démographique dans les capitales encombrées du pays tout en stimulant les régions réclamant plus de main-d'œuvre.
Alan Tudge, nouveau ministre de la Population, des Villes et des Infrastructures Urbaines a annoncé ce plan lors d’un discours prononcé ce matin, mardi 9 octobre, à Melbourne.
Les visas régionaux existants ne détournent qu'environ 5 000 sur 190 000 personnes par an vers les régions rurales.
Le nouveau système serait beaucoup plus ambitieux et pourrait contraindre près de la moitié du flux migratoire à s’installer dans les régions et les petits États comme l'Australie du Sud, par exemple.
Tudge a déclaré que cette politique n'aurait aucune incidence sur les 25% de visas parrainés par l'employeur, lorsqu'une entreprise en particulier garantit le migrant, ou sur les 30% de visas de regroupement familial.

File image of Minister for Human Services Alan Tudge Source: AAP
"Mais environ 45% de nos visas ne sont pas attachés à une localisation géographique en tant que telle, et il existe donc des possibilités de fournir ces incitations et ces encouragements à résider ailleurs", a déclaré M. Tudge.
Les visas obligeraient les migrants à vivre en dehors des grandes villes pendant "au moins quelques années", a-t-il déclaré, utilisant une "combinaison d'encouragements et de conditions".
La proposition du gouvernement concerne les visas de qualification, mais Tudge a déclaré que des discussions étaient en cours sur le transfert d'un plus grand nombre de réfugiés humanitaires dans les zones rurales.
Le ministre ne précise pas quelles sanctions pourraient être appliquées aux migrants qui ne respectent pas leurs conditions, ni pendant combien de temps ces conditions seraient imposées.
"Presque chaque visa est assorti de certaines conditions", a-t-il déclaré, soulignant plus de détails dans les mois à venir.
L'ancien chef de la brigade à la frontière australienne, Roman Quadvlieg, s'est interrogé sur la manière dont cette politique serait appliquée.
M. Quadvlieg, qui a été licencié en mars et critique depuis les mesures prises par le gouvernement dans le domaine de la migration, a déclaré qu'il serait impossible de "contrôler" les règles relatives aux visas sans "ressources substantielles".
La force frontalière est l'agence qui applique les règles de visa existantes.
Il existe déjà plusieurs visas conçus pour amener des migrants dans des zones régionales, mais les données du ministère de l'Intérieur montrent qu'un habitant sur 10 qui participe à ce type de programme choisit de partir pour une ville dans les 18 mois.
L'Australie a accueilli 4 766 travailleurs qualifiés dans des régions plus isolées en 2016-2017, mais près de la moitié ont choisi de s'installer à Perth.
Du coup, le gouvernement a supprimé Perth comme destination "régionale" en novembre, mais Darwin, Adélaïde, Canberra et Hobart restent éligibles.