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"Règles douloureuses, crampes, évanouissements même… Souffrance dans l'utérus, le ventre, le bas du dos… Douleurs lors des rapports sexuels, douleurs au sport… Martyre durant l'ovulation... Mais que m'arrive-t-il ? Est-ce que c'est normal de ressentir tout ça ?
Je me suis posée ces questions pendant 18 ans. 18 ans à me demander si ma souffrance était réellement physique ou somatique. 18 ans me demander si finalement je n'étais peut-être pas tout simplement folle ?
Un jour, le diagnostic est tombé. Je m’en souviendrai toute ma vie, c’était le 13 mars 2020. Après des années d’errance médicale, après des années à frapper aux portes des médecins… Enfin, enfin, on a posé un mot sur mes maux. Endométriose.
L’Endométriose c’est une maladie inflammatoire où des tissus, semblables à ceux de l’Endomètre et répondant aux mêmes influences hormonales, se forment en dehors de l’utérus provoquant parfois, souvent même, des douleurs invalidantes. Parce qu’avoir ses règles ce n’est pas une maladie, mais l’Endométriose si.
A ce moment-là, j’avais 30 ans. Je souffrais depuis que j’en avais 12. Au diagnostic, devant le médecin, j’ai pleuré. Mais j’ai pleuré de joie. Être soulagée à l’annonce d’une maladie vous trouvez ça étrange, vous ? Moi aussi. Mais apparemment, pleurer de joie à l’annonce de cette maladie ce n’est pas si rare que ça.
Sauf qu’après le soulagement, s’est immiscée, sournoisement, la honte. De me plaindre d’une maladie qui ne tue pas. La honte de me sentir mal là où des personnes souffrent de maux plus graves selon moi.
Puis est revenue la solitude. La solitude de porter sur mes épaules le poids de ce martyre dont on ne parle pas. Cette maladie qui ne se voit pas, que personne ne peut deviner. Cette maladie qui gêne… tant elle touche à l’intimité.
Enfin, aux côtés de la honte et de la solitude est ensuite venue la colère. Comment peut-on être autant de femmes souffrant d’Endométriose dans le monde et se sentir si seules ? Comment peut-on faire partie des 10% des femmes malades et se sentir si incomprises ?
Après mon diagnostic, ces questions ont été le point de départ de deux ans de réflexion et de mois de travail, pour tenter de briser un tabou et libérer la parole, enfin libérer la parole, sur ce qui n’est pas qu’une affaire de femmes et encore moins une maladie à la mode comme on l’entend encore trop souvent.
Pour réaliser ce podcast, j’ai interrogé mes proches, mes parents, mes amis, mes docteurs. Il ne faut souvent pas chercher bien loin pour trouver des gens impactés par l’Endométriose.
Mes symptômes, mes traitements, ma vie privée, ma sexualité, ma fertilité même… Ce podcast est un récit sans réserve de mon quotidien, pour qu’ensemble on puisse décomplexer et déculpabiliser.
Je m’appelle Marianne Murat et ce podcast c’est mon histoire, intime, personnelle… mais tellement commune. 6 épisodes au nom des 200 millions de femmes souffrant de cet ennemi invisible, avec comme objectif qu’on se sente moins seules, qu’on reprenne le contrôle de nos vies et surtout qu’on trouve un équilibre pour être heureuses malgré la maladie."


